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Dès que les oiseaux, dans les vertes branches, eurent commencé à saluer le jour naissant, Aldigier qui voulait servir de guide à Roger et à son compagnon, et les conduire à l’endroit où ils devraient empêcher ses deux frères d’être livrés aux mains de Bertolas, fut le premier sur pieds. Les deux autres chevaliers, à son appel, sautèrent également hors du lit.

Après qu’ils se furent habillés et bien armés, Roger se mit en route avec les deux cousins; il les avait longtemps priés, mais en vain, de le laisser se charger tout seul de l’entreprise. Mais il leur eût semblé manquer aux lois de la courtoisie que de le laisser aller seul au secours de leurs frères. Ils se montrèrent en cela fermes comme des rocs, et ne consentirent pas à le laisser partir seul.

Ils arrivèrent à l’endroit où Maugis devait être échangé contre des présents. C’était une vaste plaine tout exposée aux rayons du soleil. On n’y voyait ni myrtes, ni cyprès, ni frênes, ni hêtres. Quelques humbles plantes poussaient sur le gravier nu, où jamais houe ni charrue n’avait passé.

Les trois vaillants guerriers s’arrêtèrent dans un sentier qui traversait cette plaine. Là ils aperçurent un chevalier dont l’armure était damasquinée d’or et qui, pour insignes, portait, sur un champ de sinople, le bel oiseau qui vit plus d’un siècle [87]. En voilà assez, seigneur; je me vois arrivé à la fin de ce chant, et je demande à me reposer.

[1] Divine Comédie, de l’Enfer, chap. I, verset 27.

[2] M.-J. Chénier. Cours de lecture.

[3] M.-J. Chénier. Cours de lecture.

[4] Voltaire. Dictionnaire philosophique, article Épopée.

[5] Roland furieux, chant I.

[6] Roland furieux, chant VIII.

[7] Roland furieux, chant XIV.

[8] Roland furieux, chant VIII.

[9] Le Roland amoureux, de Boïardo, parut en 1495.

[10] Satire III.

[11] Satire IV.

[12] Messer Ludovico, dove avete pigliato tante coglionerie?

[13] Satire IV.

[14] Gravina. Trattato della Ragion poetica.

[15] Dictionnaire philosophique, mot Épopée.

[16] Trojan était le père d'Agramant. Roland lui avait donné la mort (Voir le premier chant du livre Ier du poème de Roland amoureux, par Boïardo).

[17] Le Roland du poème d’Arioste est celui que la légende a immortalisé sans qu'on ait encore pu savoir s'il a vraiment existé un personnage de ce nom. D'après cette légende, Roland était fils de Milon, comte d’Anglante (Angers), et de Bertha, l’une des filles de Charlemagne. Il reçut de l'empereur la sénatorerie de Rome, le marquisat de Brava (peut-être Bourges, que les Latins appelaient Bravium) et le comté d'Anglante, qui lui venait de son père.

[18] On croit que le poète a fait ici allusion à Alessandra Benucci, dame florentine, veuve de Tito Strozzi, et qui habitait à la cour du duc de Ferrare. Arioste l'avait connue à Florence lorsqu'il s'y arrêta, à son retour de Rome en 1513, pour les fêtes de la Saint-Jean. Il l'épousa secrètement, probablement en 1527. Elle lui survécut dix neuf ans, étant morte en septembre de l'année 1552.

[19] Arioste a dédié son poème au cardinal Hippolyte d’Este, fils d'Hercule Ier, deuxième duc de Ferrare, à la cour duquel le poète vécut quelque temps.

[20] Voir, au sujet des amours de Roland pour Angélique, et de ses exploits en Asie, le poème de Boïardo. Angélique et son frère Argail, tous deux enfants de Galafron, roi du Cathay (province du nord de la Chine), avaient été envoyés par leur père en France, afin de s’emparer par force ou par ruse des paladins de Charles, et de les lui amener prisonniers. Angélique avait pour arme son éclatante beauté. Son frère possédait une lance d’or qui était fée et qui renversait quiconque en était touché; le cheval Rabican, plus rapide que le vent et qui se nourrissait d’air; enfin un anneau qui rendait invisible dès qu’on le mettait dans la bouche et qui, porté au doigt, rompait tous les enchantements. Toutes ces choses sont longuement racontées par Boïardo.

[21] Marsile était roi d’Espagne et Agramant roi d’Afrique. Ce sont deux personnages fictifs.

[22] D'après les romans héroïques, Renaud, un des paladins de Charles, était cousin de Roland. Il était fils d'Aymon de Darbena et de Béatrice, fille de Naymes, duc de Bavière. Tous deux étaient de la maison de Clermont et de la famille des rois de France.

[23] Ferragus était fils de Marsile, Boïardo en parle, dans le XXXIe chant du livre Ier, comme étant un des plus redoutables guerriers d'Espagne.

[24] La famille de Renaud possédait le château de Montauban.

[25] Dans un poème intitulé Aspramonte, et publié pour la première fois à Florence, en 1504, on lit que, pour venger la mort de son père tué par Almont, Roland tua ce dernier en combat singulier, et lui prit son casque, son armure enchantée, ainsi que son cheval Bride d'or et l'épée Durandal. Un autre roman, qui a pour titre: Les Amours de Renaud, parle d'un païen nommé Mambrin, venu à la tête d'une armée contre Charles, et tué, dans une bataille, par Renaud, qui s'appropria son casque.

[26] Lanfuse était la mère de Ferragus.

[27] Les orthographes deçà, delà, et de çà, de là, se retrouvent également dans le texte. (Note du correcteur – ELG.)

[28] C’est ainsi que les Italiens appellent l’Etna.

[29] Voir dans le Roland amoureux de Berni, chant XXIVe, stances 67 et suivantes, comment et pourquoi Angélique envoya Sacripant auprès de Gradasse, pour lui demander secours.