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[59] Romieu de Villeneuve (1209-1245) fut premier ministre de Raymond Bérenger IV, comte de Provence. Il ne mourut pas dans la disgrâce, mais survécut à son maître; cf. A. Paul, Le Grand Romieu, dans Var illustré, 1921, pp. 15-16, 23-24. Les quatre filles qu’il maria si avantageusement furent Marguerite, reine de France, Eléonore, mariée à Henri III, roi d’Angleterre, Sanche, mariée à Richard de Cornouailles, roi de Germanie, et Béatrice, mariée à Charles, roi de Naples.

[60] «Hosanna, saint Dieu Sabaoth, qui illumines de ta clarté les flammes bienheureuses de ces royaumes». Malacoth, plus correctement mamlacoth, est un mot hébreux que Dante a trouvé dans saint Jérôme; mais il l’emploi tel qu’il l’y a trouvé, au génitif.

[61] L’explication de la double clarté est douteuse. Elle vient, pour les uns, de la nouvelle lumière que Dieu jette sur Justinien, et qui confirme ce que cet empereur vient de dire en latin (Torraca); ou de l’amour dont il témoigne à Dante, et qui s’ajoute à sa clarté habituelle; ou de son titre d’empereur, qui réunit la double majesté des lois et des armes (Ottimo).

[62] Dante est en train de réfléchir aux mots de Justinien. Dieu a vengé sa colère, provoquée par le péché d’Adam: c’est une juste vengeance, qu’il a cependant punie par la suite, en se servant de Titus.

Pour les éléments, des causes médiates ont concouru à leur formation. De la même manière, l’âme végétative et l’âme sensitive sont un effet de l’influence des cieux et de leurs étoiles; seule l’âme rationnelle est l’œuvre immédiate de Dieu.

[63] Adam.

[64] Ils ont été énumérés dans les trois tercets précédents: ce sont l’immortalité, la liberté et la ressemblance à Dieu, dons que Dieu a faits à ce qui dérive de lui immédiatement, c’est-à-dire sans le concours des causes secondes. Pour l’homme, il a perdu le don de la liberté, du fait du péché originaire.

[65] Par la voie de justice, ou par la voie de miséricorde.

[66] Seule la création immédiate de Dieu possède les trois dons énumérés ci-dessus; dans cette catégorie entrent les anges et le Paradis.

Pour les éléments, des causes médiates ont concouru à leur formation. De la même manière, l’âme végétative et l’âme sensitive sont un effet de l’influence des cieux et de leurs étoiles; seule l’âme rationnelle est l’œuvre immédiate de Dieu.

[67] Adam et Ève ont été l’œuvre immédiate de Dieu. Nous avons perdu l’immortalité du corps, du fait de la faute des premiers parents; mais lors du Jugement dernier, les trois dons de Dieu se retrouveront entiers, en sorte que l’œuvre de Dieu deviendra ce qu’elle avait toujours dû être, immortelle de corps aussi bien que d’esprit. C’est ce qui rend évidente, pour les âmes, la nécessité de retrouver leurs corps immortels.

[68] Au temps de leur perdition, au temps où ils n’avaient pas le moyen de se sauver: à l’époque du paganisme.

[69] Vénus, la troisième étoile selon l’astronomie ancienne, passait pour diffuser une influence amoureuse et sensuelle. Il convient de répéter que la lune, les planètes et le soleil, du point de vue de Dante, sont tous des étoiles.

[70] Allusion à un passage de L’Énéide, où Cupidon prend l’aspect du fils d’Énée pour rendre Didon amoureuse de celui-ci.

[71] Suivant la croyance ancienne, Dante placera dans ce troisième ciel les âmes bienheureuses dont la vie a été marquée par l’influence de l’astre qui préside à l’amour.

[72] II a déjà été dit plus haut (Paradis, note 24) que les différences entre les objets s’expliquent par le degré d’intensité des influences venues des cieux les plus hauts, et en dernière analyse par l’intensité de leur vision de Dieu.

[73] En italien: Voi che ‘ntendendo il terzo ciel movete. C’est le commencement d’une chanson de Dante (Convivio, II, 2), adressée précisément aux anges ou aux intelligences suprêmes qui mettent en mouvement le ciel de Vénus, et qui répandent, par conséquent, les influences amoureuses. Les anges qui dansent au troisième ciel appartiennent au chœur des princes.

[74] Celui qui parle est Charles Martel, fils aîné de Charles II d’Anjou, roi de Naples; couronné roi de Hongrie en 1290, il mourut en 1295, lorsqu’il n’avait que vingt-quatre ans. En 1294, il avait fait un séjour à Florence, où il dut connaître Dante. La Provence méridionale et le Royaume de Naples auraient dû lui revenir, s’il n’était pas mort prématurément.

[75] La Sicile (anciennement Trinacria, à cause de sa forme triangulaire), qui voit sa côte ionienne, du cap Passaro (Pachino) au sud au cap Faro (Pélore) au nord, noircie par le volcan issu, non pas de la sépulture du géant Typhée, comme le prétend la légende, mais des émanations sulfureuses de cette région; la Sicile elle-même appartiendrait toujours aux descendants de Rodolphe de Habsbourg et de Charles d’Anjou, si elle avait été mieux gouvernée, et si l’on avait su prévenir la sanglante révolte des Vêpres siciliennes.

[76] Robert, frère cadet de Charles Martel et roi de Naples à partir de 1309, avait été otage de son père en Catalogne, et en était revenu entouré d’une cour de Catalans, auxquels il aimait confier des postes importants.

[77] Comment d’un père tel que Charles II d’Anjou, connu pour ses largesses, peut-il naître un fils aussi avare que Robert?

[78] Si tout n’était pas prévu par la Providence, il en résultait un désordre tel, que l’on serait obligé d’admettre que les anges sont imparfaits, puisque ce sont eux qui font tourner les cieux et disposent de leur influence; et s’ils l’étaient, il en résulterait que leur auteur aussi, qui n’est autre que Dieu, serait imparfait.

[79] Aristote, qui, dans L’Éthique, avait démontré le besoin je variété dans les penchants et les métiers des hommes.

[80] Dédale.

[81] Des jumeaux tels qu’Esaù et Jacob peuvent ne pas se ressembler; d’autres fois, les enfants ne ressemblent nullement aux parents, témoin Romulus, grand héros né d’un père vil.

[82] Le fils serait en tout semblable au père.

[83] C’est peut-être une allusion aux deux frères de Charles Martel lui-même. L’un, Louis, avait été franciscain et mourut archevêque de Toulouse; l’autre, Robert, déjà cité plus haut, fut roi de Naples, mais aimait faire des sermons, dont on sait qu’il a composé et prononcé environ trois cents.