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[8] Glaucus était un pêcheur de Béotie qui, d’après Ovide, avait vu ses poissons reprendre vie et sauter dans l’eau après avoir mangé d’une certaine herbe; il en fit de même, et devint dieu.

[9] L’âme, qui est insufflée à l’homme lorsque le corps est déjà formé: Dante pense donc qu’il est peut-être réduit à l’état de pur esprit.

[10] Le Premier Mobile, voisin immédiat de l’Empyrée, et qui tourne plus vite que les autres cieux «à cause de l’appétit immense de ce neuvième ciel» de se réunir avec dixième (Dante, Convivio, II, 3); cf. la note 391 08D0C9EA79F9BACE118C8200AA004BA90B02000000080000000E0000005F005200650066003100350036003900310036003800330032000000.

[11] Béatrice et Dante ont déjà abandonné la terre et se dirigent vers le premier ciel, qui est celui de la Lune.

[12] En d’autres termes, de me voir voler.

[13] Le feu tend normalement vers sa sphère, qui se trouve entre celle de l’air et la lune; cf. Purgatoire, note 190.

[14] Dante monte vers la Lune et puis vers les autres cieux «comme à l’endroit prévu» pour l’âme, qui s’y dirige naturellement et sans effort, sitôt qu’elle y a été appelée. Il est vrai que la loi qui pousse l’âme vers le haut peut être contrecarrée parfois par des lois ou des impulsions différentes, de même que le feu, qui est fait pour monter naturellement jusqu’à sa sphère, peut, dans des cas particuliers tomber des nues, sous forme de foudre, au lieu de monter.

[15] Partis angelicus est l’équivalent de la sagesse; cf. Proverbes VIII:17.

[16] Jason, chef des Argonautes qui allèrent en Colchide conquérir la Toison d’or, dut recourir au subterfuge de se faire passer pour laboureur; cette nouvelle condition du chef de l’expédition était moins surprenante que les conditions dans lesquelles le changement s’était opéré: selon Ovide, les bœufs de Jason avaient les cornes de fer et les pieds de bronze, et ils soufflaient le feu par leurs naseaux.

[17] La Lune était une étoile comme les autres, pour les astronomes anciens.

[18] Nous croyons en Dieu comme nous croyons à un axiome, qui s’impose à l’esprit sans qu’on l’ait démontre; ais ce n’est qu’aux cieux que nous verrons avec les yeux £, l’intelligence cette vérité.

[19] Les taches lunaires, interprétées souvent par l’imagination populaire comme composant une figure humaine, essaient en Italie pour représenter Caïn; cf. plus haut, r, XX, 126.

[20] Dante explique donc les taches de la lune par une différence de densité dans la masse lunaire, qui donne à cette masse une luminosité inégale. Cette explication, qu’il tient d’Averroès, se trouvait déjà exposée dans le Convivio, II, 3.

[21] Béatrice reprend l’argument de Dante, mais ce n’est que pour en démontrer l’insuffisance. Dans le ciel des étoiles fixes, qui est le huitième, on voit beaucoup d’étoiles dont la luminosité est différente. Selon Dante, on devrait expliquer ces différences d’intensité par une seule cause, qui est la distribution inégale de leur matière. Mais ces étoiles possèdent des vertus différentes (puisque chaque étoile exerce au-dessou6 d’elle une influence bien caractérisée), et il est certain que les vertus différentes sont le résultat d’une différence dans les principes formels, c’est-à-dire dans la source qui a déterminé leur nature – ce qui s’oppose à l’explication à sens unique de Dante.

[22] S’il y a une inégalité dans la répartition des masses lunaires, elle s’explique ou bien par une absence totale de matière par endroits, ou par une raréfaction de cette matière.

[23] S’il y a une couche de matière moins dense, il existe aussi un point limite, à partir duquel la matière devient plus dense et reflète la lumière. Mais l’intensité de la lumière devrait être partout la même, s’il en était ainsi; c’est ce qu’on peut prouver par l’expérience des trois miroirs placés à des distances inégales.

[24] L’Empyrée, autour duquel tourne le Premier Mobile Ce dernier, et tous les cieux au-dessous de lui, diffusent au-dessus d’eux leur influence, qui dépend des intelligences angéliques de leurs moteurs. Ce sont ces idées divines, qui se reflètent diversement dans les objets, qui expliquent, par le degré d’intensité d’irradiation de leur influence, les différences qui existent entre les objets, et, en ce cas précis, dans la luminosité de la lune.

[25] Narcisse, se regardant dans le miroir d’une source, prenait son image pour un être réel; Dante, par contre, prend des êtres réels pour des images.

[26] Le ciel de la Lune est le séjour des âmes bienheureuses, qui ont cependant manqué à leurs vœux.

[27] Piccarda Donati, fille de Simone et sœur de Forese et de Corso Donati (cf. Purgatoire, note 253), était entrée au couvent de Sainte-Claire de Florence. Ses frères l’avaient promise en mariage à un certain Rossellino della Tosa; «et ceci étant parvenu à la connaissance de messire Corso, qui était pour lors podestat de la ville de Bologne, il laissa toute autre chose et courut audit couvent, et là par la force, contre la volonté de Piccarda et des sœurs et de l’abbesse du monastère, il l’en sortit et la donna à son dit mari, contre son gré. Mais elle tomba malade immédiatement et finit ses jours et passa aux bras du Christ, son époux, à qui elle s’était vouée elle-même» (Ottimo Commento).

[28] Sainte Claire d’Assise (1194-1253), fondatrice de l’Ordre des clarisses, auquel avait appartenu Piccarda.

[29] Constance (1154-1198), fille de Roger, roi de Naples, avait été femme de l’empereur Henri IV, le «second ouragan de Souabe», et mère de Frédéric II, dernier représentant de la maison de Souabe.

[30] Ce problème, que Dante avait pu trouver indiqué par saint Thomas d’Aquin, allait être repris par Buridan (1300-1358); c’est l’argument sophistique de la liberté d’indifférence, connu sous le nom d’âne de Buridan.

Dante se posait deux questions également pressantes:

1. Si le manquement aux vœux est dû à une cause violente qui nous y oblige, peut-on nous en rendre responsables?

2. Platon, dans Tintée (cité par Dante à travers la mention qu’en faisait saint Augustin, Cité de Dieu, XIII, 19), prétend que les âmes existent dans les étoiles, avant la naissance des hommes, et qu’elles y retournent après leur mort: cette opinion répond-elle à la réalité? La réponse suit l’ordre contraire.