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[315] Tydée, l'un des sept rois qui assiégèrent Thèbes, fut blessé à mort par Ménalippe. Il réussit néanmoins à tuer son meurtrier et demanda sa tête, que lui apporta Capanée; dans un dernier effort, il planta ses dents dans cette tête, telle était sa rage contre son ennemi. Cet épisode est raconté par Stace, dans sa Thébaïde, chant VIII.

[316] Ce vers est l'écho de Virgile, Énéide, II, 3; cf. aussi la note 54.

[317] Ugolin della Gherardesca, comte de Donoratico, puissant seigneur de Pise, d'une famille gibeline, trahit son parti et fit le jeu des Guelfes. Il fut podestat de Pise en 1284; et ayant à 6'opposer à la ligue formée contre Pise par Gênes, Lucques et Florence, il obtint la paix en cédant aux derniers certains châteaux non identifiés – ce qui lui fut imputé comme une trahison. En 1285 il fut encore podestat, en compagnie de son neveu Nino Visconti, et ne fit rien pour le défendre lorsque celui-ci fut chassé, probablement parce qu'il aspirait au pouvoir personnel. L'archevêque de Pise, Ruggieri, l'un des chefs des Gibelins, le fit prisonnier par trahison, en feignant d'entrer en conférence avec lui; le faisant accuser de trahison, à cause des châteaux cédés à l'ennemi, il le fit enfermer dans une tour, en juillet 1288, et mourir de faim en mars 1289. Deux de ses fils, Gaddo et Uguiccione, et deux petits-fils, Nino dit Brigata et Ansel-muccio, eus par son fils Guelfo de son mariage avec Elena, fille naturelle du roi Enzo, furent enfermés avec lui et trouvèrent la mort dans les mêmes conditions; mais ils n'avaient sans doute pas l'âge tendre que leur attribuait le poète, se fondant sur une opinion qui semble avoir été courante à son époque. Ugolin est puni dans l'Anténore comme traître à la patrie, pour avoir cédé les châteaux; Ruggieri, comme traître politique, et en outre, pour avoir permis que des innocents meurent de faim, il sert lui-même d'aliment à la vengeance de sa victime.

[318] Trois familles gibelines de Pise, alliées de l'archevêque.

[319] Probablement Ugolin veut-il dire que ce fut en fin de compte la faim, et non pas la peine, qui mit fin à ses jours. Certains commentateurs ont interprété autrement: la faim l'emporta sur la douleur, au point qu'Ugolin tenta de s'alimenter avec la chair de ses enfants. Cette interprétation paraît exagérée, et a été répudiée par la plupart des commentateurs modernes. Il n'en reste pas moins que l'expression de Dante est équivoque; et nous ne sommes pas loin de penser que cette ambiguïté est voulue.

[320] Petites îles au sud de l'embouchure de l'Arno, non loin de Pise.

[321] La ville de Thèbes s'était rendue tristement célèbre par ses guerres civiles, et par le tragique destin de la descendance incestueuse d'Œdipe.

[322] La troisième zone du dernier cercle, la Ptolomée, réservée aux traîtres à leurs hôtes. Son nom vient probablement de Ptolomée, roi d'Égypte, qui permit la mort de son hôte Pompée.

[323] Albéric, fils d'Ugolin dei Manfredi, Frère Joyeux et l'un des chefs des Guelfes de Faenza. Insulté en public par son parent Alberghetto, il fit semblant de le lui pardonner et l'invita, avec son père Manfred, à un dîner, pour célébrer leur raccommodement. A la fin du repas, il dit:

«Faites venir les fruits!» C'était le signal convenu avec des sicaires, qui se précipitèrent sur Manfred et sur Alberghetto, et les tuèrent. «Les fruits de Frère Albéric» étaient passés en proverbe au XIVe siècle. Cet assassinat avait été perpétré le 2 mai 1285; il semble résulter de la relation de Dante que Frère Albéric vivait encore en 1300.

[324] Branca Doria ou d'Oria, de Gênes, avait invité à dîner son beau-père, Michel Zanche, pour le faire assassiner.

[325] Cf. plus haut, la note 215.

[326] «Les étendards du roi de l'Enfer sont en train de sortir.» Le mot inferni a été ajouté par Dante, pour compléter dans le sens qui intéresse ici le premier vers d'une hymne de Fortunat, évêque de Poitiers au VIe siècle, qui fait partie de la liturgie du Vendredi-Saint.

[327] La quatrième et dernière zone du neuvième cercle de l'Enfer, ou la Giudecca, nom qui lui vient de Judas. Elle est occupée par les âmes de ceux qui ont trahi leurs bienfaiteurs, et qui sont maintenant complètement enterrés sous la glace.

[328] Lucifer.

[329] Judas est puni plus terriblement que nul autre pécheur, pour avoir trahi la suprême autorité religieuse; Brutus et Cassius, pour avoir trahi la suprême autorité civile et humaine.

[330] Dans son trou au milieu de l'Enfer, Lucifer occupe exactement le centre de la terre. Il est permis de croire que, pour Dante, le nombril de l'ange déchu signale le centre géométrique de la sphère terrestre. C'est pourquoi, arrivé à la hauteur de la hanche, Virgile tourne sur lui-même, mettant les pieds où il avait eu la tête, et grimpe le long des cuisses de Lucifer; il est déjà dans l'autre calotte sphérique, et ce qui était descente est devenu montée. L'effort que demande ce changement de direction s'explique par l'importance de la force centripète à cet endroit du globe et Dante feint de ne pas comprendre à quoi correspond tout cela.

[331] Le centre de la terre.

[332] Le point de l'autre hémisphère par lequel ressortent les deux poètes à la surface de la terre, est l'antipode de Jérusalem, et l'endroit où se trouve le Paradis terrestre et, avec lui, le Purgatoire. D'après la cosmographie de Dante, l'autre hémisphère est couvert d'eau, – c'est d'ailleurs ce que l'on en pensait généralement au Moyen Age; il explique cette circonstance par la chute de Lucifer, qui le mena au centre de la terre, où il est toujours, et qui fit reculer la terre, poussée vers l'autre hémisphère par l'horreur de son contact avec l'ange déchu.

[333] C'est par ce même mot que se termine chacun des trois poèmes qui composent La Divine Comédie.