[267] Dolcino Tornielli, de Novare, second chef de la secte des Frères Apostoliques, fondée en 1260, et dont le premier chef, Gerardo Segarelli, avait été brûlé vif en 1296. Cette secte, qui prêchait la communauté des biens et des femmes, s'était fortifiée dans le Piémont, où Dolcino fut poursuivi et assiégé; mais seul le manque de vivres l'obligea à se rendre, le 26 mars 1307; il fut brûlé le 2 juin suivant. Cf. C. Baggiolini, Dolcino e i Patareni, Novare, s.d.
[268] Originaire du Bolognais, intrigant dont la vie est mal connue.
[269] Guido del Cassera et Angiolello de Carignan, de Fano. Les anciens commentateurs déduisent des vers de Dante qu'ils furent invités à une conférence par Malatestino Malatesta, à Cattolica, sur l'Adriatique, et noyés sur son ordre par les marins qui les y conduisaient. Mais le fait n'est pas prouvé historiquement, mais seulement déduit du récit de Dante; en sorte que certains commentateurs modernes pensent qu'il s'agit d'une simple invention de Pier della Medicina, pour mieux répondre à son rôle de semeur de discorde.
[270] Curion, tribun du peuple et d'abord partisan de Pompée, embrassa plus tard le parti de César et l'exhorta à se presser à la poursuite de son dessein contre la République.
270bis Mosca dei Lamberti, que Dante avait dit vouloir connaître (Enfer, VI, 80), car il avait été le premier auteur de tous les troubles civils de Florence. C'est lui, en effet, qui conseilla la mort du jeune Buondelmonte (Paradis, XVI 136), pour venger les Amidei et les Uberti, qui se sentaient offensés, par suite de la rupture des fiançailles qu'il avait célébrées avec une Amidei; et il semble qu'il ajouta après son conseil: «Le vin en est tiré, il faut le boire.» Mosca fut la fin de sa race, parce que les deux familles des Amidei et des Uberti se mirent à la tête d'un parti, qui fut plus tard appelé gibelin, et qui fut définitivement expulsé de Florence en 1266.
[271] Célèbre troubadour, Bertrand de Born, vicomte de Hautefort, avait excité son seigneur, Henri, duc de Guyenne, fils de Henri II, roi d'Angleterre, contre son père, qui s'était séparé de sa femme, Aliénor, mère de ce jeune prince.
[272] A l'époque de la pleine lune, celle-ci est exactement sous les pieds, c'est-à-dire au nadir, à midi: il est donc environ une heure après midi.
[273] Geri del Bello était cousin du père de Dante. Il ne figure probablement pas sans raison dans la fosse des semeurs de discorde: mais tout ce que nous savons de lui, c'est qu'il fut assassiné par un Sacchetti. Dante s'accuse de tiédeur dans la poursuite de sa vengeance; ce qui s'explique peut-être par la conscience qu'il en avait que son oncle à la mode de Bretagne n'était pas sans faute. Quoi qu'il en fût, Geri del Bello finit par être vengé, mais bien plus tard, peut-être même après la mort de Dante; et ce n'est qu'après 1342 que les Alighieri et les Sacchetti firent la paix.
[274] La dixième et dernière fosse du huitième cercle infernal. Elle est occupée par les faussaires qui, couverts de lèpre ou de gale, gisent ou se traînent par terre en se grattant sans cesse.
[275] Valdichiana, non loin d'Arezzo et de Montepulciano, était connue pour ses marécages malsains. Selon M. Beau-freton, Les Trois Étapes de Sainte Marguerite de Cortone, Paris 1923, les miasmes de cette vallée eurent une influence déterminante sur le caractère de cette sainte. La Sardaigne contient elle aussi des zones paludéennes; et la malaria a rendu tristement célèbre la maremme romaine.
[276] L'île d'Egine, dévastée par la vengeance de Junon jalouse à cause des amours de Jupiter avec la nymphe Egine, fut repeuplée par Jupiter lui-même, qui changea les fourmis en hommes: de là le nom de Myrmidons, que l'on donna à ses habitants.
[277] Il s'appelait Griffolino; les documents prouvent qu'il vivait encore en 1259, mais qu'il était mort en 1272. On ne sait au juste qui était Albéric de Sienne: on le fait fils ou protégé de l'évêque de Sienne, ou d'un inquisiteur de Florence. Griffolino pratiquait l'alchimie – et c'est ce qui lui vaut cette place dans l'Enfer, puisque le principal objet de l'alchimie était la falsification des métaux précieux.
[278] On ne l'a pas identifié avec certitude; c'était peut-être Stricca di Giovanni dei Salimbeni, qui avait été podestat de Bologne en 1276 et en 1286. Naturellement, c'est par ironie qu'on le propose ici comme exemple de modération.
[279] Selon certains commentateurs, Niccoló était le propre frère de Stricca. Benvenuto de Imola affirme qu'il faisait rôtir des faisans et des chapons sur un brasier de clous de girofle; ce qui est en effet un «goût dispendieux». On ne saurait comprendre qu'il fut le premier à lancer la mode des plats condimentés aux clous de girofle, car ce goût existait déjà bien avant lui.
[280] La «belle compagnie» de Sienne était une société de douze jeunes gens de la meilleure société de la ville, connue par ses folies et son train de vie inconsidéré. On comptait parmi ses membres Caccia degli Scialenghi, D’Asciano, dont on ne sait pas grand-chose, et Bartolommeo dei Folcacchieri, mort en 1300, qui avait été surnommé l'Abbagliato (l'Ébloui).
[281] Capocchio était de Florence (selon d'autres, de Sienne) et s'était fait connaître par ses dons d'imitateur. Il s'était mis à falsifier les métaux et avait été brûlé à Sienne, en 1293. Dante l'avait connu personnellement. Benvenuto de Imola raconte qu'un jour il s'était peint sur les ongles toutes les scènes de la Passion, qu'il lécha lorsque Dante voulut les voir: c'est à cela que s'applique peut-être la réflexion finale, sur les œuvres de nature qu'il savait bien singer.
[282] Jupiter ayant eu Bacchus de ses amours avec Sémélé, fille de Cadmus, fondateur de Thèbes, Junon se vengea sur Ino, qui avait eu la garde de l'enfant, en rendant fou son mari, Athamas.
[283] Les damnés qui courent sont les faussaires qui se sont substitués à d'autres personnes; on trouvera plus loin les faux-monnayeurs, qui sont hydropiques et ont toujours soif, et les faux témoins, qui ont toujours la fièvre.
[284] Gianni Schicchi, de la famille florentine des Cavalcanti, s'entendit avec Simon Donati, neveu de Buoso Donati qui venait de mourir, pour entrer dans le lit du défunt et se faire passer pour lui. On appela un notaire qui établit un testament dicté par l'imposteur, qui n'oublia pas de léguer à Gianni Schicchi lui-même la meilleure jument du défunt Buoso. Ceci devait se passer vers le milieu du XIIIe siècle; Gianni Schicchi était déjà mort en ars 1280. Cet épisode a fourni à Regnard le sujet du Légataire universel.
[285] Il était étranger, peut-être Anglais ou Breton. Au service des comtes de Romena, ceux-ci l'induisirent à fabriquer de la fausse monnaie au coin de Florence, où trois carats d'or étaient remplacés par du cuivre. Il fut découvert, pendant un voyage à Florence, et brûlé vif, en 1281. L'histoire des comtes de Romena, Guido, Alexandre et leur frère, n'est pas claire, car il y a deux générations successives où les deux noms se retrouvent; selon Fraticelli, il faudrait penser plutôt à la première de ces deux générations.