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Après avoir fait (comme lui), une grande pénitence.

Qu’ils reposent en paix.

Amen.

La triste cérémonie achevée, on s’en est venu à la maison, où nous avons eu le spectacle touchant de la douleur des trois dames, dont je t’ai parlé! Mme Zéphire s’était contenue durant la cérémonie, priant, pleurant et regardant mon mari les yeux fixes: mais dès qu’on a été de retour, ses larmes, ses cris, son désespoir nous ont effrayés tous. Mlle Fanchette pleurait sa sœur avec aussi peu de modération. Il n’y avait, que Mme Loiseau qui, quoique très affligée elle-même, consolait tout le monde. Mon mari a parlé en particulier à Mme Zéphire, et elle a paru se calmer un peu. Elle nous a tous embrassés, jusqu’aux enfants, et elle a demandé à partir sur l’heure. Ce qui a été fermement secondé par Mme Loiseau. Les trois dames sont donc reparties sans avoir rien pris à la maison. Mme Zéphire a voulu avoir quelque chose qui eût été aux trois défunts, et elle l’a serré avidement. Mon mari n’a pas dit un mot sur leur prompt départ: il les a reconduites à deux cents pas, et s’en est revenu, ayant un air quasi calme. Il n’a pas ouvert la bouche, le reste du jour, si ce n’est pour me prier de manger, avec des paroles douces et affectueuses, comme jamais il m’en ait dites.

Voilà ma chère sœur, ce qui vient de se passer. J’ai oublié de te dire que M. Loiseau n’est pas de retour de Paris, où il est resté, pour les affaires des défunts, et de leurs enfants. Nous voici enfin seuls, au milieu des débris de notre famille. Mon mari est toujours sombre et pensif: mais soumis comme il l’est aux volontés de Dieu, je ne crains rien de son chagrin pour sa chère santé. Nous espérons tous beaucoup de consolation du fils d’Ursule, et des autres enfants; que Dieu bénisse, ainsi que les morts.

FIN des lettres.

L’ouvrage que vous venez de voir, lecteur, est pris dans la belle nature, telle qu’elle existe au village, comme vous devez l’avoir remarqué dans les lettres de FANCHON. La religion, l’honneur y triomphent de la perversion et du libertinage… Malheur sur celui que ces lettres n’auront pas ému, touché, déchiré! il n’a pas l’âme humaine; c’est une brute.