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Lettre 169. Ursule, à Fanchon.

(Sous l’enveloppe de la femme de chambre.).

[Ursule écrit expirante.].

6 heures du soir elle ne fut rendue que le 3 janvier.

C’en est fait… Je meurs… et c’est de sa main … Je viens d’être frappée: je l’entends encore: – Péris, monstre, de la main de ton complice!… Un cri amassait du monde, et Il était arrêté. J’ai retenu ce cri, que la douleur poussait de ma poitrine jusqu’à mes lèvres… mais elles ne se sont pas ouvertes… Mon Dieu! pardonnez-lui !… Il m’a crue dans le vice; je l’ai vu, à ses regards… Mon œil avide de le voir , de le reconnaître, le regardait, même en sentant le fer s’enfoncer dans mon sein!… Je n’ai plus de force et je ne sais si vous pourrez lire… Il est… ah! Il est… défiguré, brûlé, noir… Je n’ai qu’un instant à vivre… ma poitrine s’emplit… Je vomis le sang à flots… et ce papier en est souill… Ad…

(Ursule mourante , était si occupée de ma pauvre femme, qu’elle voulait lui écrire des choses consolantes, à ce que m’ont dit les personnes présentes à la mort: mais elle n’en eut ni le temps ni la force. Elle avait à côté d’elle Marianne Frémi, sa femme de chambre, à qui elle remit sa lettre pleine de sang, comptant y pouvoir ajouter un mot; mais le sang sortant à gros bouillons, elle perdit toute connaissance, avant l’arrivée des chirurgiens, qu’on avait couru chercher . Sa pénitence a été si belle et si grande, que j’ai la confiance que Dieu lui a pardonné. Nous veuille-t-il pardonner aussi nos offenses, comme nous pardonnons à qui nous a offensés. Amen .).