Et deґsignait: — ici...

4

Perseґphone, pour ce grain de grenade...

L’oublier en plein gel d’hiver?!

Double coquille des le`vres qui tardent,

Leur bord aux miennes — entrouvert.

Perseґphone, pour un grain deґgradeґe!

La pourpre opiniatre des le`vres,

Et tes cils — pure brisure et, doreґe,

La dent de l’eґtoile s’eґle`ve...

5

Ni erreur — que la passion, ni conte,

Et nul mentir, mais: d’un jour!

Ah! Si nous eґtions venus au monde

En terrestres de l’amour!

Ah! Si tout bonnement, d’un sens sur:

Ca? — colline! Mamelon!

(A l’attrait pour le gouffre on mesure,

Dit-on, le niveau des monts.)

Dans les touffes de bruye`re fauve,

Les souffrants lots de pins...

(... Le deґlire: au dessus du niveau

De la vie.)

— Prends, je suis tien!

Heґlas! La famille douce, ronde,

Les gazouillis qu’eux savourent...

Puisque nous sommes venus au monde

En ceґlestes de l’amour!

6

Lamentait la montagne (en terre tant reste

Ame`re l’entaille ou` saignent les ruptures),

Lamentait la montagne sur la tendresse

Tenaillante de nos matins obscurs.

Lamentait la montagne sur notre lien:

Nos le`vres: parenteґ des plus imparables!

Teґmoignait la montagne — qu’a` chacun

Il serait du selon ses larmes.

Et la montagne teґmoignait — camp tsigane,

La vie! de cur en cur qu’on brade son temps!

La montagne lamentait encore: Agar,

Il la fit partir — avec l’enfant pourtant!

Et la montagne teґmoignait — nous: jouets

Du deґmon! Nulle intention dans ses montages!

La montagne parlait, nous eґtions muets.

Nous nous en remettions a` la montagne.

7

Lamentait la montagne — rien que tristesse

Resterait du sang et brasier qui sont notres.

Teґmoignait la montagne: elle ne nous laisse-

Rait pas, ne t’admettrait pas avec une autre.

Lamentait la montagne — rien que fumeґe

Resterait de nos citeґs et au-dela`.

Teґmoignait la montagne — nous: destineґs

Aux autres (je n’envie pas ces autres-la`!).

Lamentait la montagne — d’un poids affreux,

Le serment qu’il est trop tard que nous reniions.

Teґmoignait la montagne — vieux est le nud

Gordien — devoir et passion.

Lamentait la montagne sur notre entaille —

Demain! Attends! Quand au-dessus de nos fronts

Non la mort, — seul memento: la mer eґtale!

Demain, quand nous comprendrons.

Un bruit... Comme si quelqu’un tout simplement —

Eh bien.... pleurait tout pre`s?

Lamentait la montagne, seґpareґment

Descendre il nous faudrait

Dans la vie dont nous savons bien tous: bohe`me,

Boue, bazar, et caetera...

Teґmoignait encore que tous les poe`mes

Des montagnes

s’eґcrivent

comme ca.

8

Cette montagne eґtait la bosse

D’Atlas, — titan geґmissant qui tient bon.

La montagne fera la force

De la ville ou` de`s l’aube nous battons

Nos vies comme cartes jeteґes!

— Passionneґs, obstineґs a` ne pas etre.

Ainsi que l’ours pour l’apreteґ

De son cri, ainsi que les douze apotres

Reґveґrez mon ingrate grotte.

(Grotte — j’eґtais, ou` les vagues s’engouffrent!)

De ce jeu la dernie`re porte,

T’en souviens-tu — tout au bout du faubourg?

Des mondes — que cette montagne!

Les dieux se vengent de leurs simulacres.

L’entaille vint de la montagne.

La montagne eґtait sur moi seґpulcrale.

9

Passeront les anneґes, la pierre sus-dite

En plate sera changeґe, oteґe.

Alors notre montagne sera construite

De pavillons, d’enclos — grignoteґe.

On dit qu’en bordure, sur de tels coteaux

L’air est plus pur et qu’il fait bon vivre.

Et l’on se mettra a` tailler des lambeaux,

A rayer de linteaux l’herbe vive,

A niveler mes cols et tous mes ravins —

A l’envers! Car il faut qu’un soupcon

De maison entre dans le bonheur d’au moins

Quelqu’un, — de bonheur — dans la maison!