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[167] Par saint Thomas d’Aquin. Il expliquera au poète son second doute; cf. plus haut, notes 119 et 126.

[168] Dante pense qu’Adam, qui fut la création immédiate de Dieu, aussi bien que Jésus-Christ, dont le sacrifice rachète «l’avant» et «l’après», et pèse plus que tout le poids des péchés des hommes, et qui est Dieu lui-même, eurent toute l’intelligence que l’on peut avoir; ce qui contredit l’affirmation de Thomas, selon laquelle Salomon n’eut pas de second. Il faut ajouter que le nom de Salomon n’a pas été prononcé, et qu’aucun indice ne permet croire que le poète l’avait déjà reconnu.

[169] Dieu se voit et se conçoit lui-même à travers son Fils qui est le Verbe, et qu’il engendre par le moyen de l’amour, qui est le Saint-Esprit. Tout l’être et toute la création sont compris dans cette idée divine, qui est la source première de l’existence et l’archétype des êtres: elle se reflète et s’irradie dans les neuf chœurs d’anges et de là elle se différencie selon les cieux d’où elle repart, pour répondre à la variété de la création, tout en restant essentiellement une. pans cette descente progressive, l’idée divine perd de sa vigueur première et, d’atténuation en atténuation, elle en arrive à ne produire que de «brèves contingences», c’est-à-dire des existences accidentelles et des objets corruptibles, dans lesquels l’» essence idéale» brille de façon inégale. C’est ici une nouvelle exposition de la doctrine de Dante concernant l’inégalité et la diversité des êtres, thème qu’il avait déjà touché auparavant; cf. Paradis, chant VIII.

[170] Adam et le Christ eurent le don d’intelligence au suprême degré.

[171] «Dieu apparut à Salomon une nuit, en songe, et lui dit: «Demande ce que tu voudras, et je te le donnerai.» Et Salomon répondit: «Donne à ton esclave un esprit clairvoyant, pour qu’il puisse juger ton peuple et distinguer le bien du mal.» (III Rois III: 5).

[172] Les quatre questions qui suivent embrassent la science telle qu’on la connaissait alors. La première appartient à la théologie, et prétend déterminer le nombre des anges; cf. sur ce problème, Paradis, XXIX, 130-132, où il est dit que ce nombre est infini.

[173] Soit un syllogisme dont une prémisse est nécessaire et l’autre contingente: la conclusion sera-t-elle nécessaire? c’est une question de logique.

[174] «S’il convient d’admettre qu’il existe moteur», qui ne dépende pas d’un autre: conque: question de philosophie naturelle.

[175] Question de géométrie.

[176] Saint Thomas n’a pas dit que nul autre homme peut se comparer à Salomon, mais seulement que «nul second n’a surgi». L’emploi de ce mot exclut donc l’idée que «nul second n’est né», qui est l’interprétation qui s’offrait à l’esprit de Dante. Thomas voulait dire que nul autre roi ne s’est montré sur terre à la hauteur de la sagesse dont avait fait preuve Salomon.

[177] Si l’on ne cherche pas la vérité à tout prix, le risque de cette attitude est l’ignorance, qui n’est pas un péché -mais en la cherchant «sans en connaître l’art», on risqué de tomber dans l’erreur et de se laisser séduire par le péché.

[178] Ce sont des philosophes grecs, qui avaient soutenu des vérités paradoxales, telles que la quadrature du cercle (Bryson), la génération par l’action du soleil (Parménide), l’incertitude de toutes choses (Mélissus). Aristote accusait déjà ces deux derniers de raisonner faussement, pour ne pas avoir appliqué les lois du syllogisme.

[179] Ce sont des hérésiarques, qui ont nié le dogme de la Trinité (Sabellius) ou l’éternité du Verbe (Arius).

[180] Noms très communs, cités comme exemples d’individus quelconques, qui ne se distinguent pas dans la masse. «Domina Berta» est citée comme prototype du vulgaire par Dante lui-même dans De vulgari eloquio, II, 6.

[181] Saint Thomas parlait, de la ronde des esprits, à Dante, oui se trouvait au centre, avec Béatrice; et lorsque celle-ci s’adresse à Thomas, du centre de la circonférence, ce double sens du dialogue rappelle au poète le mode de propagation des ondes concentriques, qui vont du centre du cercle vers les bords du vase, et retournent du bord vers le centre.

[182] Lors du Jugement dernier, qui sera en même temps la résurrection de la chair.

[183] Celui de Salomon.

[184] Mars, qui règne au cinquième ciel, et où font leur demeure les âmes de ceux qui sont tombés en combattant pour la foi.

[185] Le langage de la prière.

[186] Hélios est le nom grec du soleil, et celui-ci est souvent, dans le poème de Dante, le symbole de Dieu. On pense cependant qu’il est possible que le poète ait pris dans Ugoccione de Pise l’étymologie fantastique qui fait dériver Hélios de l’hébreu ely, «Dieu».

[187] Le signe de la croix.

[188] «C’est le mot que l’Écriture sainte dit du Christ, car il est ressuscité et a vaincu le démon qui avait vaincu l’homme; ce bien-ci est intelligible pour l’intelligence humaine. Mais les autres choses divines, qui furent faites Par le Christ et qui sont en lui, et qu’apprennent et prononcent les bienheureux (qui, eux, les comprennent) peuvent pas être comprises de nous, qui sommes des voyageurs. C’est donc à juste titre que notre auteur feint de rien comprendre, sauf ressuscite et triomphe; il ne comprend pas le reste, puisqu’il était voyageur» (Buti).

[189] Les yeux de Béatrice; mais depuis qu’ils sont au cinquième ciel, il ne les a pas regardés. Comme la beauté de Béatrice s’accroît à mesure qu’ils montent, il faut donc comprendre que la musique dont il parle avait plu au poète plus que le regard de Béatrice au quatrième ciel, mais moins que le même regard au cinquième.

[190] 190 Virgile, ou peut-être Calliope, la Muse de la poésie épique, qui était la première des Muses d’après l’art poétique de Dante, et qui parlait par la voix de Virgile.

[191] «Ô mon sang! ô grâce de Dieu supérieurement imprimée en toi! qui donc, comme toi, a jamais vu s’ouvrir deux fois pour lui la porte du ciel?»

[192] Le livre de l’éternité, où rien ne change, d’après les commentateurs; ou peut-être le livre du temps, où il n’y a ni jour ni nuit. Le jeûne dont l’esprit parle était sans doute celui de voir Dante; mais celui-ci a oublié, en faveur de son ancêtre, que les esprits bienheureux n’ont pas faim.