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Elle se saisit du tout et l'étala à toute vitesse sur elle. Elle se blottit dans l'obscurité. Le son du moteur se rapprochait.

Grondement puissant qui emplit l'univers.

Sous la couverture et le duvet Alice suspendait son souffle, malgré ses poumons qui recherchaient avidement l'oxygène.

Le véhicule semblait ralentir. Il passa à moins de deux mètres d'elle, pulsation dangereuse qui s'éloigna lentement vers le bas de la pente.

Ils ne l'avaient pas vue monter dans la voiture.

Alice reprit son souffle tandis que le bruit s'évanouissait dans la nuit. Elle resta une bonne minute à écouter le silence qui régnait dans l'habitacle.

Puis tétanisée par la peur, elle entendit le bruit du moteur le même, oui, le même, revenir dans le spectre audible et emplir peu à peu l'univers à nouveau.

Le van remontait l'allée dans l'autre sens. À sa vitesse régulière et dangereuse.

Alice imagina les hommes scruter les trottoirs et es petits massifs bordant les maisons. Elle les imagina radiophoner à d'autres hommes, leur indiquant qu'ils avaient perdu sa trace dans telle rue, de tel quartier.

Elle se demanda ce qui se passerait si l'homme ressortait à cet instant de la maison. Peut-être cela attirerait-il l'attention de ses poursuivants. Peut-être le questionneraient-ils. Peut-être inspecteraient-ils la voiture. Peut-être allaient-ils la trouver, la, en retirant violemment le drap vert militaire.

Le bruit s'évanouit dans la nuit. Alice commença à se détendre.

Elle décida de rester cachée dans cette voiture, tant qu'elle n'aurait pas trouvé de solution plus efficace. Elle savait très bien qu'elle n'en avait aucune.

Elle voulait juste dormir. Et se réveiller au Portugal.

Elle se réveilla brutalement devant la gueule noire et terriblement effrayante d'un gros automatique.