Sans doute les flics étaient-ils en train de boucler la gare et les stations d'autocars. Elle ne pourrait même pas atteindre le train de 19 heures, comme prévu, pour autant qu'elle puisse l'attraper à temps.
Bon sang, tout son plan s'effondrait. Elle ne pourrait jamais rejoindre le Portugal, ni son père.
Elle avait commis une erreur, une fois de plus.
Une fois de trop.
Elle revint sur ses pas, désespérée.
Il fallait d'urgence trouver une solution. Inverser le cours fatal que le destin prenait.
Mais elle était fatiguée, épuisée. Le monde s'obstinait à résister à sa volonté, pourtant simple. Juste rejoindre le soleil et le sourire de papa. Un peu de silence et du sable.
Le bonheur.
Oui, le monde résistait plus sûrement que les digues devant l'Océan pourtant intraitable. Et en cet instant le monde eut une seule image. Il conduisait une voiture japonaise blanche, avait des yeux froids comme des billes d'acier et un sourire d'assassin.