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Lettre 123. Réplique.

[Il néglige un avis utile! Dieu lui ôte sa prudence ordinaire, pour que le crime soit puni.].

Même jour.

Tu feras tenir cette lettre à Ursule, le plus tôt possible. J’ai fait réponse à la première, avant d’avoir lu la seconde je vais lire celle-ci, et j’y répondrai sur-le-champ. J’ai caché mon arrivée, parce que j’ai su que l’italien voulait faire un mauvais parti à Ursule: je me tenais où je suis pour l’observer. Mais il n’oserait, et je vais me montrer. Que fera-t-il? dans notre siècle, les atrocités ne sont plus de mode, même parmi les descendants des proscripteurs et des proscrits. Il y a longtemps que les sentiments des Marius , des Sylla , des Antoine , des Octavien , des Tibère , des Caligula , des Néron , des Commode , etc., sont absolument éteints en Italie. L’avis m’avait étonné. Je suis revenu de cette crainte pusillanime. On m’avait offert de me vendre l’agent de l’italien, un malheureux tiré des cachots, qui s’est mis porteur d’eau, pour se dérober à la justice. Je l’aurais eu, en donnant cent louis de plus que l’Italien. C’est une duperie, ces gens-là ne voulaient que m’escroquer de l’argent: le silence a été ma réponse.

Tu feras tenir ma seconde lettre dès que je te l’aurai fait remettre.

P.-S. – Justement! comme j’allais cacheter, j’apprends par un de mes affidés, que c’était de concert avec l’italien, qu’on m’offrait de corrompre son vil agent. Je me tiendrai coi, et ils en seront pour leurs démarches.