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Когда я явилась в канцелярию, там было множество народу. Мне подали бумагу, писанную по-русски, я читать не могла и передала Степану, чтобы он перевел мне. Бумага была о том, что государь император разрешает мне ехать в Сибирь. Я с радости, забыв где я, начала хлопать в ладоши и прыгать, повторяя. «J'ai la permission d'aller en Siberie» («Я получила разрешение ехать в Сибирь!»). (Тогда все говорили, что я с ума сошла.) Мой веселый характер, несмотря ни на какие испытания и горе, беспрестанно брал верх над всем. Потом я должна была идти к самому князю Голицыну. Он очень любезно меня принял и просил приехать на другой день, говоря, что бумаги, которые я должна подписать, на русском языке, и что, вероятно, я не пойму их, а потому он прикажет перевести.

На другой день, когда я снова явилась к генерал-губернатору, бумаги были мне прочитаны секретарем князя в его присутствии. В одной из них было сказано, что государь приказал спросить меня, что будет мне нужно на дорогу и сколько денег. Я отвечала, что прошу дать мне фельдъегеря, если найдут это возможным, но что в деньгах я не нуждаюсь, так как получила от родственников Ивана Александровича достаточно. Действительно, Вадковская и Елагина дали мне: одна 2 тысячи рублей, другая — 1 тысячу рублей. Я ожидала получить также что-нибудь и от Анны Ивановны, но она ничего не дала. Князь Голицын объяснил мне, что нельзя государю отвечать отказом, на что я сказала, что в таком случае прошу все, что будет угодно государю, прислать мне.

Бумаги, которые сообщили мне, были следующие (одну из них я подписала):

L'ordre de monsieur le general-gouverneur militaire de Moscou a monsieur le grand maitre de police de Moscou, du 6 novembre 1827 № 221. En ajoutant ici le rapport du general-dejour de Tetat. major de sa majeste imperiale (№ 1332) de l'etrangere Pauline Gueble, qui a supplie la permission de partir en lieu d'exil du criminel d'etat Annenkoff pour Г epouser, et la copie des regies ci-jointes, relativement aux femmes des criminels, exiles aux travaux publics, — je recom-mende a votre excellence de faire annoncer le contenu de ces papiers a la dite Gueble et prendre d'elle des avis: si elle desire, conformement aux regies ci-dessus mentionnees, de partir pour Nertchinsk, afin de s'unir par le mariage legitime avec le criminel Annenkoff et en cas si elle consentira de lui demander, combien d'argent aura-t-elle besoin pour son voyage. En annoncant ces papiers vous ne rnanquerez pas de dormer a Gueble des eclaircissements a quio elle sera exposee par le mariage avec le criminel Annenkoff. Apres avoir executer cette prescription vous me ferez le rapport en presentant les papiers ci-joints.

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Rapport a monsieur le general-gouverneur militaire de Moscou par le general-dejour de I'etat major de sa majeste imperi-ale, du 30 octobre 1827. № 1332.

L'etrangere Pauline Gueble le 14 mai de cette annee avait supplie sa majeste I'empereur a Viasma de lui permettre de partir pour le lieu de l'exil du criminel d'etat Annenkoff, ci-devant lieutenant au regiment des Chevaliers Garde, pour I'epouser. Comme le dit Annenkoff, sur la demande, que lui fut faite a ce sujet, avait repondu: qu'il epouserait volontiers m-lle Gueble, si le gouvernement accorde sa permission, on en fit le rapport a sa majeste l'empereur et sa majeste a daigne ordonner: de permettre a l'etrangere Pauline Gueble de partir pour Nertchinsk et d'epouser le criminel d'etat Annenkoff et que, si elle a besoin de quelque secours pour son voyage, de le lui accor-dcr.

Je prie tres humblement votre excellence de vouloir bien ordonner, qu'on annonce a l'etrangere Pauline Gueble, detneu-rante a present a Moscou pres du pont de Marechaux, dans la maison de madame Annenkoff, cette volonte de sa majeste et les regies ci-jointes, que Ton observe par rapport aux femmes des criminels, qui sont envoyes aux travaux publics de lui faire demander en meme temps: si elle souhaite, ayant en vue ces regies, de partir pour Nertchinsk, afin d'y epouser le criminel Annenkoff et que si elle le desire, de quel espece de secours elle aura besoin pour son voyage — du resultat je prie votre excellence de m'honorer de votre reponse.

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Regies par rapport aux femmes des criminels, qu'on envoie aux travaux publics:

1) Les femmes de ces criminels, en suivant leurs maris et continuant avec eux l'union conjugale, doivent naturellement participer a leur sort et perdre leur premier etat, e'est a dire, elles ne seront plus regardees que comme les femmes des exiles aux travaux publics et leurs e'hfants, qui seront nes en Si-berie, entreront au nombre des paysans code la couronne.

2) Aussitot qu'ellcs partiront pour la contree de-Nertchinsk, i! ne leur sera permis de prendre avec eux ni des sommes d'argent, ni des effets d'un grand prix, car ceci est ПОП seulement defendu par les regies, qui existent a ce sujet, mais il est meme necessaire pour leur propre sflrete, puisqu'clles vont dans des lieux, peuples de gens a toutes sortes de crimes et que par consequent en ayant avec elles de I'argent et des choses pre-cieuses, elles peuvent s'exposer a des evenements dangereux.

3) II n'est permis a chaque femme d'etre suivie que d'une seule personne du nombre des esclaves, arrives avec elle, et cela encore de ceux, qui у consentiront de bon gre et donneront des obligations, signees de leur propre main, ou faute de savoir ccrirc ils declareront leurs consentiments, personnellement, en plcine presence du gouvernement, les autres pourront retourner en Russie.

4) Si les femmes de ces criminels arriveront chez eux de Russie avec la resolution de partager le sort de leurs maris et qu'elles desireront demeurer ensemble avec eux dans Г ostrog (une maison de correction), cela leur est permis, mais alors les femmes ne doivent avoir aupres d'elles personne pour leur service. Mais si elles demeureront separees de leurs maris hors de l'ostrog, dans ce cas elles peuvent avoir aupres d'elles pour leur service, mais pas plus d'un seul homme ou d'une seule femme.

5) II est permis aux femmes, qui souhaiteront de demeurer separees hors de l'ostrog, de voir leurs maris dans l'ostrog une fois apres tous les deux jours, mais toutes communications des femmes avec leurs maris par le moyen de leurs serviteurs sont severement interdites.

6) Si les esclaves, arrivees avec les femmes, ne voudront pas у rester avec elles, il leur est permis de retourner en Russie, mais sans leurs enfants nes en Siberie.

7) II est severement prescrit que les criminels et leurs femmes ne puissent apporter avec eux, ni recevoir apres de qui que ce soit de grandes sommes soit en argent comptant, soit en choses de grand prix excepte la somme necessaire pour leur entretien et cela meme pas autrement, que par le moyen du commendant, qui leur livrera cette somme par parties et selon leur besoin.

8) Les femmes des criminels, soit qu'elles demeurent dans l'ostrog ou hors de celui-la, ne peuvent envoyer leurs lettres autrement qu'en les rendant ouvertes au commendant, il n'est de meme permis aux criminels et a leurs femmes de recevoir les lettres, qui leur seront adressees, que par le commendant; toute autre communication par ecrit d'une autre maniere est severement defendue.

Verifiees par le grand maitre de police general major Schoulguine.

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«Mon general. Ayant recu de votre excellence, en copie: 1) I'ordre de monsieur le general-gouverneur militaire de oscou, du 3 iiovembre 1827, №> 221, adresse a vous, 2) le rapport a son excellence par le general-del our de 1'etat major de sa majeste imperiale du 30 octobre № 1332 et 3) les regies relativement aux femmes des criminels, exiles aux travaux publics, et apres avoir lu tous ces papiers, j'ai l'honneur de repond-re, que je consents a tous et je pars a Nertchinsk pour epouser le criminel d'etat Annenkoff et у rester toujours. Concernant la somme qui peut m'etre necessaire pour le voyage, je tfose en fixer aucune; mais je serais satisfaite de tout ce que sa majeste l'empereur daignera me faire remettre.