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Attendions nous moins du héros qui fixât et sut aggrandir les destinées de la France, lorsque reclamant auprès de lui le commerce de nos pères, nous sollicitons la même faveur dont jouissent depuis deux ans nombre de villes maritimes moins à portée que nous d’approvisionner de denrées coloniales et de marchandises de Levant — la Suisse et l’Allemagne?

Négligerions-nous les avantages que nous offrent notre position, nos habitudes et nos relations pour contribuer à la prospérité de la France et à la nôtre? Moins empressés à les faire valoir, nous mériterions se que nous aurions le plus à redouter, le blâme de Votre Majesté elle-même. Loin de nous la crainte de voir ce nouvel établissement affaiblir l’eclat et l’activité de nos manufactures. Un accroissement de population, l’augmentation des fonds circulants sur la place, la reconstruction de nos édifices, l’abord d’un plus grand nombre d’étrangers peuvent-ils nuire à la prospérité de nos manufactures? Peut-on appréhender leur decadence, des causes mêmes qui tendent à les en retirer?

Le demande d’un entrepôt fixe déjà l’attention des maisons étrangères qui nous avoisinent, plusieurs n’attendent que la décision de Votre Majesté pour venir se fixer parmi nous. On peut en citer qui déjà cherchent à prendre des mesures pour leur prochain établissement.

Telles sont, Sire, les principales considérations que la chambre de commerce de Lyon soumet aux lumières de Votre Majesté Impériale, tels sont les vœux qu’elle forme pour le bonheur de ses concitoyens. Heureuse d‘en être un instant l’organe auprès de Votre Majesté, elle apprécie encore plus l’honneur de vous offrir l’hommage du profond respect avec lequel nous sommes.

Der Votre Majesté les très humbles et très fidèles sujets.

V

(17 февраля 1806 г.)

Considérations à l’appui du mémoire présenté à Sa Majesté l’Empereur par les fileurs et tisseurs du Département du Rhône et par les fileurs et tisseurs du Département de la Drôme.

Lorsque l’art de la filature étoit dans l’enfance parmi nous, lorsque un préjugé mal entendu s’opposoit à la propagation des moyens industriels qui en diminuant les fraix de main d’œuvre donnoient une grande perfection au travail; ont étoit forcé d’avoir recours au commerce de l’Inde pour se procurer les toilles de coton nécéssaires à la consommation de nos manufactures d’indiennes;

Ce commerce faisoit sortir annuellement de France des sommes considérables en argent qui ne renlroient plus oû au moins qu’en très petite-partie, puisque les objets d’exportation se reduisoient à peu de chose;

Il est vrai que la compagnie oû des négociants français faisoient par cette importation des bénéfices qui diminuoient d’autant la somme des espèces exportées outre que c’étoit une école pour notre marine; les établissements que nous avions sur la côte de Coromandel et de Malabar offroient de grandes ressources pour le commerce de la Chine es du Japon;

Mais à présent que nos établissements dans cette partie du globe n’existent plus; à présent que les anglais ont mis en leur pouvoir toute la presqne’ile de l’Inde; nous n’avons plus de compagnie, ni commerçants fiançais qui puissent faire ce commerce directement, et c’est des anglais seuls que nous pouvons nous procurer les toiles de coton qui se consomment chez nous, pour lesquelles seulement nous leurs payons la somme annuelle de 70 à 80 millions!!!

Pour nous exonerer d’un si enorme tribut, il fallut recourir à l’établissement des filatures et tissures sur notre propre sol; et depuis quelques années que le gouvernement, par des sages réglemens, et la prohibition sur certaint objets fabriqués, tels que basins, piquets velours etc. les avait encouragés, ont avait vu s’éléver des fabriques dans ce genre dans toutes les parties de la France.

Le gouvernement Anglais n’a pu voir ces établissements de sang froid; avec le commerce exclusif en Europe des cotons filés et de leurs tissus, l’Angleterre gagne annuellement de sommes énormes et soutire tout l’argent du continent, qui sert ensuite à corrompre les ministres des diverses puissances et à entretenir la guerre et la discorde; ensorte qu’en dernier résultat c’est nous qui fournissons une partie des subsides qu’elle accorde aux puissances qui nous font la guerre;

Il est donc urgent de faire cesser un ordre de chose aussi ruineux, et la mesure que prendra l’empereur des français, ne peut être ni trop prompte, ni trop forte; car le mal est à son comble. —

Beaucoup de chefs d’ateliers, espérant que par une prohibition absolue, les fils et tissus étrangers ne pourroient faire concurence aux leurs, avoient augmenté le nombre de leurs métiers; à Paris, à Rouen, les ateliers ne s’occupoient que de la construction des nouvelles machines pour la filature, et dans les départements, plusieurs établissements dans ce genre s’étoient formé, oû étoient prêts à l’être, lorsque tout à coup ce genre d’industrie s’est trouvé frappé d’une paralysie totale.

Dans le Midy, dans le Département de la Drôme entre autre, les filatures de coton commençaient à s’y propager, au point que dans la seule ville de Crest — dont la population excède tout au plus quatre mille âmes, plus de cinq cents individus etoienl occupés à ce genre d’industrie. Messieurs Daly et C° y avoient même formé un établissement de tissures en toiles de coton composé de cinquante métiers, mais ne pouvant soutenir la concurrence étrangère ils se sont vu forcés de l’abandonner;

Ces filatures alimentoient les fabriques de Montpellier qui offroient un double avantage à la France; par leurs teintures en ronge qui comsommoient les huiles, et d’avancer d’autres productions de notre sol;

Les tissus et les filés en couleurs de ces deux villes s’exportaient dans les iles et en Espagne, débouchés entièrement perdus pour nous, l’Espagne en a entièrement prohibé l’entrée et la consommation de nos colonies est réduite à peu de chose;

Remarquons, néanmoins, que l’Angleterre ne cesse d’introduire ses filés et tissus en coton dans le Portugal et de là en Espagne, ensorte que bientôt nos toiles de Flandre et de Voyron y auront très peu de consommation par la preferance qu’on y accorde aux kalicots et perkales anglaises pour chemises et autres;

Les fabriques de Lyon et de Nîsmes emploient beaucoup de coton filé, mélangés avec de la soie; et font ainsi des étofes qui ont cours dans le nord de l’Europe; mais les filés anglaises s’y présentent encore en concurence, et les bas prix leurs obtient la préférence;

C’est cotons filés audessous du N 60 quoique prohibés, ne parviennent pas moins, on ne sait comment, dans le cœur de la France; sans doute à la faveur de ceux qui sont d’une finisse supérieure et toujours par une maneuvre coupable;

L’arrété de S. M. l’Empereur de jour complémentaire an 13, en augmentant les droits d’entrée sur les fils et tissus en coton, ne remédiera pas au mal que font aux nôtres ceux venant de l’Angleterre, pareeque les primes que le gouvernement anglais accorde au commerce sur les exportations, et les gros bénéfices qu’il fait sur tout ce qu’il tire de i’Inde, lui permettront de baisser les prix de ces objets au point de les livrer au dessous de ceux de nos fabriques:

Craint-on qu’une prohibitions totale prive nos fabriques d’indiennes des toiles necéssaires pour leurs consomations? on ne le pense pas; des miliers de métiers sont prêts à se monter; pour peu que la consomation de leurs tissus soit assurée à Nîsmes, à Montpellier et à Avignon, on est sûr que plus de trois mille ouvriers qui ne font rien, se livruiroient à ce genre d’industrie, auqueis ils sont si familliers est qui est si facile à enseigner que dans 40 à 45 jours ils pourroient dresser la même quantité d’apprenifs; sans compter que l’emploi de la navette volante pour les tissus de grandes largeurs, réduit le nombre des tisseurs de moitié; sans compter encore que les filés, provenant de nouvelles machines, ont plus de prix et l’ouvrier fait un tiers de plus d’ouvrage;