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– Je veux le côté de la tête, insiste-t-il, je veux l’assiette de Martinet!

Ce dernier fait l’échange:

– Voilà, mon petit gars!

William, sévèrement, dit à son fils de se taire. Effectivement, on ne l’entend plus.

On parle de la pouliche qui va mettre bas. La conversation roule sur les futurs chevaux de course. Pold y est vivement intéressé.

Martinet n’est pas à la conversation, il est fasciné par son jeune voisin…

Celui-ci ne mange pas, il déchiquette le pigeon, il lui a arraché sauvagement la tête. Abandonnant fourchette et couteau, maintenant il introduit ses petits doigts crochus dans la cavité de chacun des yeux…

Martinet, avec son tact habituel, s’esclaffe:

– Mais il a des instincts de tortionnaire ce petit gamin-là! Vous n’en avez pas fini avec lui…

Surpris de n’entendre aucun écho à sa plaisanterie, il regarde autour de lui et, dans un éclair, comprend trop tard tous les regards angoissés des parents, car Lily elle-même découvre ce qui lui avait échappé jusqu’ici. Le petit est si occupé qu’il ne s’aperçoit pas que tous sont tournés vers lui, que son père et Adrienne spécialement le considèrent, suffoqués.

Mais Billy lève la tête, le regard devenu dur et fiévreux. Un sourire de satisfaction intense, où la cruauté se lit plus que l’amusement, se dessine sur son visage vieilli prématurément par ce sourire horrible qui n’est pas celui d’un enfant…

Ce ne sont plus Adrienne et William qui l’observent avec acuité, ce sont les yeux de Mary et d’Agra qui apprennent avec terreur ce qu’ils redoutaient obscurément.

L’Homme de la nuit ne serait-il donc pas mort?

[1] Le début de cette phrase – Dans la poche de son pardessus – a été reconstitué par le correcteur, car l’édition papier comportait seulement – de son pardessus – suite à une erreur d’imprimerie. (Note du correcteur – ELG.)