7 октября 1847
Un ciel lourd que la nuit bien avant l’heure assiège,
Un fleuve, bloc de glace et que l’hiver ternit —
Et des filets de poussière de neige
Tourbillonnent sur des quais de granit…
La mer se ferme enfin… Le monde recule,
Le monde des vivants, orageux, tourmenté…
Et, bercé aux lueurs d’un vague crépuscule
Le pôle attire à lui sa fidèle cité…
6 ноября 1848
La lyre d’Apollon, cet oracle des dieux,
N’est plus entre ses mains que la harpe d’Eole,
Et sa pensée — un rêve ailé, mélodieux
Qui flotte dans les airs bercé par sa parole.
1849
Comme en aimant le cœur devient pusillanime,
Que de tristesse au fond et d’angoisse et d’effroi!
Je dis au temps qui fuit: arrête, arrête-toi,
Car le moment qui vient pourrait comme un abîm
S’ouvrir entre elle et moi.
C’est là l’affreux souci, la terreur implacable,
Qui pèse lourdement sur mon cœur oppressé.
J’ai trop vécu, trop de passé m’accable,
Que du moins son amour ne soit pas du passé.
Конец 1840-х — начало 1850-х годов
Vous, dont on voit briller, dans les nuits azurées,
L’éclat immaculé, le divin élément,
Etoiles, gloire à vous! Splendeurs toujours sacrées!
Gloire à vous qui durez incorruptiblement!
L’homme, race éphémère et qui vit sous la nue,
Qu’un seul et même instant voit naître et défleurir,
Passe, les yeux au ciel. — Il passe et vous salue!
C’est l’immortel salut de ceux qui vont mourir.
23 августа 1850
Des premiers ans de votre vie
Que j’aime à remonter le cours,
Ecoutant d’une âme ravie
Ces récits, les mêmes toujours…
Que de fraîcheur et de mystère,
En remontant ces bords heureux!
Quelle douce et tendre lumière
Baignait ce ciel si vaporeux!
Combien la rive était fleurie,
Combien le flot était plus pur!
Que de suaves rêveries
Se reflétait dans son azur!..
Quand de votre enfance incomprise
Vous m’avez quelque temps parlé,
Je crois sentir dans une brise
Glisser comme un printemps voilé…
12 апреля 1851
Из Микеланджело ("Oui, le sommeil m'est doux! Plus doux — de n'etre pas!..")
Oui, le sommeil m’est doux! plus doux — de n’être pas!
Dans ces temps de malheur et de honte suprême
Ne rien voir, rien sentir, c’est la volupté même!..
Craignez de m’éveiller… de grâce, parlez bas…
1855
Dans ce Palais, qui que l’on fasse,
Rien n’est invraisemblable et tout est de saison:
Ici, la Féerie est toujours á sa place,
Car c’est le train de la maison.
Не ранее 1855
Pour S M
Prestige, Illusion, la Magie et la Fable,
Tout vient vous rendre hommage et tomber à vos pieds…
Et l’on sent, quelque part que vous apparaissiez,
Que la verité seule est vraiment adorable…
Не ранее 1855
Il faut qu’une porte
Soit ouverte ou fermée —
Vous m’embêtez, ma bien-aimée,
Et que le diable vous emporte.
Ноябрь 1856