[180] La galanterie est un tour de l'esprit par lequel il pénètre les choses les plus flatteuses, c'est-à-dire celles qui sont les plus capables de plaire (max. 100, I 110).
[181] La politesse est un tour de l'esprit par lequel il pense toujours des choses agréables, honnêtes et délicates (max. 99. I 109).
[182] Il y a de jolies choses que l'esprit ne cherche point, et qu'il trouve toutes achevées en lui-même de sorte qu'il semble qu'elles y soient cachées, comme l'or et les diamants dans le sein de la terre (max. 101. I III).
[183] La politesse des États est le commencement de leur décadence, parce qu'elle applique tous les particuliers à leurs intérêts propres et les détourne du bien public (MS 52, I 282).
[184] La civilité est une envie d'en recevoir; c'est aussi un désir d'être estimé poli (max. 260. I 283).
[185] La souveraine habileté consiste à bien connaître le prix de chaque chose (max. 244, I 266).
[186] On hait souvent les vices, mais on méprise toujours le manque de vertu (max. 186, I 195).
[187] Quand on ne trouve point son repos en soi-même, il est inutile de le chercher ailleurs (MS 61, I 55).
[188] Ce qui nous empêche souvent de bien juger des sentences qui prouvent la fausseté des vertus, c'est que nous croyons trop aisément qu'elles sont véritables en nous (MP 7).
Sentences et maximes de morale par M. D. L. R. 1663
(B.N., Collection Smith-Lesouef, ms. 90)
[1] Les vices entrent dans la composition des vertus…, comme H I. (Cf. L 227.)
[2] Si on avait ôté de ce que l'on appelle force…, et la suite comme H 6.
[3] La clémence est un mélange de gloire…, et la suite comme L 217 et le début de H 7.
[4] On n'est jamais si ridicule…, comme H 15. (Cf. L 220.)
[5] La durée de nos passions…, comme H 86 et L 221.
[6] L'amour est à l'âme…, comme L 223. (Cf. H 91.)
[7] La folie suit…, et la suite comme L I. (Cf. H 170.)
[8] L'orgueil a bien plus de part que la charité aux remontrances que nous faisons à ceux qui commettent des fautes, et nous les reprenons bien moins pour les en corriger que pour les persuader que nous en sommes exempts. (Cf. L 2 et début de H 137.)
[9] Nous sommes préoccupés de telle sorte en notre faveur que ce que nous prenons…, et la suite comme H 138. (Cf. L 3.)
[10] Nous promettons…, comme L4 et H 16. suivie de L 5
[11] Ce qui rend nos amitiés…, comme L 6 et H 89.
[12] Nous nous persuadons souvent mal à propos d'aimer…, et la suite comme L 7 (Cf. H 90.)
[13] Les Français ne sont pas seulement sujets…, comme L 8. (Cf. H 13.)
[14] Les faux honnêtes gens…, comme L9 et H 176.
[15] On est au désespoir d'être trompé…, comme H 17. (Cf. L 10.)
[16] Les plus sages le sont…, comme L II et début de H 171.
[17] L'amour-propre est plus habile…, comme L 12. (Cf. une phrase au début de H 105.)
[18] Il est aussi aisé de se tromper soi-même…, comme L 13 et H 18.
[19] Rien n'est impossible de soi, il y a des voies qui conduisent à toutes choses; si nous avions assez de volonté, nous aurions toujours assez de moyens. (Cf. L 14 et H 21.)
[20] L'intérêt fait jouer…, comme L 15 et H 156, suivi de L 16 (cf. H 8) et de L 17 (H. 173).
[21] C'est plutôt par l'estime de nos sentiments…, comme L 18 et le début de H 146.
[22] L'homme est conduit…, comme L 19.
[23] La modestie qui semble refuser…, comme L 20. (Cf. fin de H 146.)
[24] L'orgueil se dédommage toujours…, comme L 21 et H 139.
[25] L'amitié la plus sainte…, comme L 22. (Cf. H 88.)
[26] La félicité est dans le goût…, comme L 23. (Cf. H 122.)
[27] Quand on ne trouve point son repos…, comme L 24 et H 187.
[28] On ne fait point de distinction dans les espèces de colères, bien qu'il y en ait…, et la suite comme L 25. (Cf. H 135.)
[29] Quoique toutes les passions…, comme L 26 et H 87.
[30] La jalousie est raisonnable et juste en quelque manière parce qu'elle ne cherche…, et la suite comme L 27 et H 104.
[31] Quelque différence qu'il y ait entre les fortunes, il y a pourtant une certaine proportion des biens et des maux qui les rend égales (Cf. L 28 et H 126.)
[32] On n'aime point à louer…, comme H 147 (cf. début de L 29), sauf deux variantes: celui qui la reçoit et celui qui la donne (au lieu de: celui qui la donne et celui qui la reçoit); un la prend (au lieu de: l'un la prend.)
[33] Nous choisissons toujours des louanges empoisonnées qui découvrent par contre-coup des défauts en nos amis, que nous n'osons divulguer. (Cf. suite de L 29 et début de H 148.)
[34] Nous élevons la gloire des uns…, comme H 149. (Cf. fin de L 29.)
[35] Il est malaisé de définir l'amour; tout ce qu'on peut dire est que dans l'âme c'est une passion de régner, dans les esprits c'est une sympathie, et dans le corps ce n'est qu'une envie cachée et délicate de jouir de ce que l'on aime après beaucoup de misères. (Cf. L 30 et H 93.)
[36] Quelques grands avantages que la nature donne…, comme L 31 et H 121.
[37] Il n'y a point de libéralité…, comme L 32 et H 29.
[38] L'amour de la gloire…, comme H III (Cf. L 33.)
[39] On pourrait dire qu'il n'est point…, et la suite comme L 34 et H 123
[40] On ne veut point perdre la vie…, comme H 116. (Cf. L 35.)
[41] La valeur, dans les simples soldats…, comme L 36 et H 117.
[42] Les crimes deviennent innocents, et même glorieux, par leur nombre et par leur excès; de là vient que les voleries publiques sont des habiletés, et que prendre des provinces injustement s'appelle faire des conquêtes. Le crime a ses héros ainsi que la vertu. (Cf. L 37 et H 4.)
[43] Les grands et les ambitieux…, comme H 119. (Cf. L 38.)
[44] Le vrai honnête homme est celui qui ne se pique de rien. (Comme H 177, cf. L 39.)
[45] La générosité c'est un désir de briller…, comme L 40. (Cf. H 120.)
[46] Le jugement n'est autre chose… de son étendue, de sa profondeur, de son discernement, de sa justesse, de sa droiture, et de sa délicatesse. L'étendue de l'esprit est la mesure de sa lumière; la profondeur est celle qui découvre le fond des choses; le discernement compare et distingue les choses. La justesse ne voit que ce qu'il faut voir; la droiture prend toujours le bon droit des choses; la délicatesse aperçoit les choses imperceptibles, et le jugement prononce ce que les choses sont. Si on l'examine bien, on trouvera que toutes ces qualités ne sont autre chose que la grandeur de l'esprit, lequel voyant tout remontre dans la plénitude de ces lumières tous les avantages dont nous venons de parler. (Cf. L 41 et H 38-39.)