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Avis trouvé à la tête du recueil.

Mes chers enfants,

Ma femme, votre digne et bonne mère (dont Dieu ait l’âme dans son sein paternel) ayant jusqu’à la mort gardé intact le dépôt des lettres de sa belle-sœur Ursule , ce n’a été que prête à rendre l’âme, qu’elle me l’a remis. Au dernier voyage que j’ai fait à Paris, pour y voir le comte mon neveu, et lui exposer les fruits de notre administration d’Oudun , et de ses bienfaits, je l’ai prié aussi de voir s’il ne trouverait pas dans les papiers de feue sa pauvre mère (que Dieu lui fasse paix et miséricorde), quelques lettres qui pussent me servir à vous donner d’utiles leçons, et surtout de celles de votre bonne mère. Il a eu la bonté de s’y prêter, et il en a trouvé un assez bon nombre qu’il m’a remises, et que j’ai rassemblées dans cette liasse, pour qu’elles demeurent dans notre famille, comme un livre instructif: car on y verra que le principal défaut qui a perdu notre famille, a été l’intérêt, si ordinaire aux gens de campagne, et qui est si âpre en eux, qu’encore qu’ils aient de l’honneur, ils le font passer avant tout. Et je souhaite que ce second recueil soit un préservatif pour les filles qui sortiront de moi, dans tous les temps futurs, tant que le glorieux royaume de France subsistera.

Je, soussigné, ai remis ces lettres à M. N.-E. R** de la B ***, pour qu’il les fasse imprimer comme les premières.

Signé Pi. R**.