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Страниц: 71
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ID: 90505
Язык книги: Французский
Создана 31 мая 2009 20:00
Опубликована 27 декабря 2014 18:52

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L’histoire, les histoires plut?t ici narr?es se d?roulent ? Paris au beau milieu du XIX? si?cle, ? la m?me ?poque et dans les m?mes endroits que la seconde partie des «Mis?rables» de Victor Hugo en fait. L? o? par exemple le jeune Marius rencontre Enjolras et ses amis au jardin du Luxembourg en plein c?ur de Paris et fraternisent autour du th?me de la libert?, de l’amiti? et du pouvoir au peuple entre deux beuveries et barricades.

Le Luxembourg parlons-en puisqu’un buste de l’auteur de ce livre survit encore dans un recoin peu fr?quent? de ce grand jardin, un coin discret et ?rod? comme le parfait symbole de ce qui est racont? en ces lignes, pour moi le livre sans doute le plus beau et touchant que j’ai jamais pu lire.

L’histoire ce livre rejoint celle des fameux «Myst?res de Paris» d’Eug?ne Sue, pr?alablement publi? sous formes de feuilleton dans un journal avant d’?tre r?uni et d’avoir le succ?s que l’on conna?t. «Sc?nes de vie de Boh?me» eut le m?me sort ? la diff?rence que le journal dans lequel ces «feuilletons» ?taient publi?s ?tait une aimable mais discr?te feuille satyrique appel?e «Le corsaire». Henry Murger publia de plus ces diff?rents feuilletons de mani?re irr?guli?re. Malgr? ce parcours de boh?me pourrait-on dire ses feuilletons trouv?rent toutefois un fort bel ?cho aupr?s de quelques ?claireurs de la vie litt?raire parisienne (pas la plus d?gueu de l’histoire hein?)

Pour le «grand» public, fa?on de parler bien sur puisque nous sommes mi XIX?, ce fut en fait l’adaptation tr?s libre que fit Henry Murger avec l’aide du dramaturge Th?odore Barri?re au th??tre sous le nom «La vie de boh?me» qui connut un immense succ?s fin 1849 et fit d’Henry Murger un auteur reconnu ? d?faut d’?tre tr?s c?l?bre.

En 1851 parut donc pour la premi?re fois ce livre-ci sous une forme et une construction voulue par l’auteur qui r?unit le tout via un commencement in?dit et une fin ? l’avenant

Ce livre reprend donc comme le chef d’?uvre d’Eug?ne Sue le principe d’une ?criture de feuilleton, ainsi des chapitre ne d?passant gu?re les 4-5 pages avec une chute finale toujours remarqu?e et remarquable;ainsi au hasard, celle-ci prise pour le chapitre XIV: «H?las, pensa Rodolphe, lequel vaut le mieux? Ou de se laisser tromper toujours pour avoir cru ou ne jamais croire de peur d’?tre tromp? toujours?»

Car d’amour il en est beaucoup question ?videmment dans ces lignes et ces pages, mais pas seulement. La vie de boh?me telle que l’on imagine aujourd’hui trouvant l? son illustration litt?raire la plus achev?e avec bien entendu certains des po?mes des acteurs marquants de cette belle ?poque (cette vraie belle ?poque) dans l’histoire de la litt?rature fran?aise, citons sans ?tre complet G?rard de Nerval, Th?ophile Gautier, Les fr?res Goncourt, Th?odore de Banville et Charles Baudelaire bien entendu.

L’histoire relate les aventures de quatre amis tout «artistes» de c?ur et d’?me:

– Le Musicien Schaunard tout occup? ? composer sa grande ?uvre musicale «l’influence du bleu dans l’art»

– Le philosophe Colline arpentant les rues parisiennes son grand manteau aux larges poches remplis de livres ou de papiers

– Le po?te Rodolphe, h?ros central avec son amour avec Mimi, leur s?paration et leurs retrouvailles douloureuses.

– Le peintre Marcel, celui qui refuse de vendre un tableau ? un «amateur» ne connaissant rien de l’art (bien que l’on puisse se tromper ? ce sujet comme le montrera l’un des ?pisodes les plus cocasses du livre)

Tout ce petit monde ayant en commun de mettre leur amiti? et leur art (et l’amour) au-dessus de toute autre chose dans leur vie, partageant avec un ?gal m?pris la moindre petite contingence les enlisant dans le r?el alors qu’ils se vivent dans l’art et l’amour!!

Ce petit monde ayant aussi en commun de vivre sans le sou dans des mansardes o? le maigre argent gagn? se transforme bien plus souvent en peinture ou papier qu’en nourriture ou bois pour se chauffer, la vie de boh?me est depuis rest?e dans le langage commun pour symboliser cette mani?re de vivre.

Cette succession de tableaux, tant?t l?gers, tant?t graves, qu’on devine d’ailleurs teint?s d’emprunt au r?el (Henry Murger a v?cu cette boh?me l? et cette vie intellectuelle tr?pidante l? qui n’allait pas encore de mise avec les beaux salons et l’opulence) nous raconte donc leurs diff?rentes aventures avant de centrer une bonne partie de l’intrigue autour des amours tumultueux de Rodolphe et de Mimi, de leur amour lumineux puis de la lassitude de la demoiselle ? vivre aussi pauvrement et pr?cairement alors qu’un beau marquis lui fait une cour assidue. Elle s’en ira enfin vers lui mais pour au bout de quelques mois revenir s’enivrer l’espace de quelques jours avec son ?ternel amour puis de revenir en ces beaux quartiers, racontant son escapade au marquis de ces quelques lignes qui pour moi encore aujourd’hui sont sans doute les plus belles que j’ai jamais pu lire:

«Que voulez-vous? fit Mimi, j’ai besoin de temps en temps d’aller respirer l’air de cette vie-l?. Mon existence folle est comme une chanson; chacun de mes amours est un couplet mais Rodolphe en est le refrain»

Mais outre cette histoire d’amour magnifique (? l’issue douloureuse sans vouloir effleurer la fin) ces r?cits regorgent de moments euphoriques, de moments difficiles mais toujours surmont?s par un enthousiasme spontan? et na?f de consacrer sa vie ? l’art, ? l’amour et ? l’amiti? en d?pit des terribles ?preuves v?cues ici ou l?.

Imaginez une s?rie ? la «Friends» centr?e sur les gar?ons et se passant dans le Paris de 1840-1850, une s?rie un peu moins comique certes mais autrement plus r?elle et avec une profondeur de sentiments et d’?motions donnant presque chair aux personnages pour nous aussi par moment nous rendre euphoriques ou terriblement tristes selon les ?pisodes v?cus.

En 1880 Puccini adaptera lui-aussi la pi?ce tir?e de ces feuilletons pour en faire son plus c?l?bre op?ra «La boh?me», les amours de Rodolphe et Mimi feront ? partir de l? le tour du monde.

Plus d’un si?cle plus tard et apr?s nombre d’emprunt ou de citations dans la chanson ou ? la litt?rature (comme Aznavour bien sur se retournant vers ces jeunes ann?es et illustrant un nouveau chapitre de cette vie de boh?me immortalis?e par Murger) le cin?aste finlandais Aki Kaurismaki r?alisera une adaptation libre du livre d’Henry Murger, basant l’histoire dans un Paris factice d’apr?s-guerre et donnant ? ces pages, et par la gr?ce d’acteurs magnifiques, d’une photo lumineuse et d’une mise en sc?ne magique, une bouleversante version film?e de l’?uvre de Murger.

La prochaine fois que vous serez dans le jardin du Luxembourg, allez donc faire un tour devant le buste d’Henry Murger, il le m?rite bien.

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