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La chanson de Craonne

Paroles: Anonymes. Musique: Adhémar Sablon 1917

autres interprètes: Eric Amado, Ginette Garcin, Mouloudji, Marc Ogeret (1973), Rosalie Dubois

note: Paroles anonymes, recueillies par Paul Vaillant-Couturier.

Quand au bout d'huit jours, le r'pos terminé,
On va r'prendre les tranchées,
Notre place est si utile
Que sans nous on prend la pile.
Mais c'est bien fini, on en a assez,
Personn' ne veut plus marcher,
Et le coeur bien gros, comm' dans un sanglot
On dit adieu aux civ'lots.
Même sans tambour, même sans trompette,
On s'en va là haut en baissant la tête.

{Refrain:}

Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes.
C'est bien fini, c'est pour toujours,
De cette guerre infâme.
C'est à Craonne, sur le plateau,
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
C'est nous les sacrifiés!
Huit jours de tranchées, huit jours de souffrance,
Pourtant on a l'espérance
Que ce soir viendra la r'lève
Que nous attendons sans trêve.
Soudain, dans la nuit et dans le silence,
On voit quelqu'un qui s'avance,
C'est un officier de chasseurs à pied,
Qui vient pour nous remplacer.
Doucement dans l'ombre, sous la pluie qui tombe
Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes.

{au Refrain}

C'est malheureux d'voir sur les grands boul'vards
Tous ces gros qui font leur foire;
Si pour eux la vie est rose,
Pour nous c'est pas la mêm' chose.
Au lieu de s'cacher, tous ces embusqués,
F'raient mieux d'monter aux tranchées
Pour défendr' leurs biens, car nous n'avons rien,
Nous autr's, les pauvr's purotins.
Tous les camarades sont enterrés là,
Pour défendr' les biens de ces messieurs-là.

{au Refrain}

Ceux qu'ont l'pognon, ceux-là r'viendront,
Car c'est pour eux qu'on crève.
Mais c'est fini, car les trouffions
Vont tous se mettre en grève.
Ce s'ra votre tour, messieurs les gros,
De monter sur l'plateau,
Car si vous voulez la guerre,
Payez-la de votre peau!

La chanson de Gavroche

"Les misérables" raconté aux enfants"

note: Tiré du chapitre ' La Mort de Gavroche', des Misérables de Victor Hugo (1862).

On est laid à Nanterre,
C'est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Je ne suis pas notaire,
C'est la faute à Voltaire
Je suis petit oiseau,
C'est la faute à Rousseau.
Joie est mon caractère,
C'est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C'est la faute à Rousseau.
Je suis tombé par terre,
C'est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C'est la faute à…

La chanson de la coupe (Coupo Santo)

Paroles: Frédéric Mistral

Titre original: "Coupo Santo"

1. Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tous unis buvons en groupe
Le vin pur de notre plant

{Refrain:}

Coupe sainte, et très sainte
Verse à pleins bords
Sans compter, tous tes trésors
Et l'énergie des forts
2. D'un vieux peuple fier et libre
Nous sommes l'achèvement
Et si tombant des félibres
Tombera notre nation
3. D'une race qui repousse
Voici les premiers bourgeons
La patrie a des ressources
Par ses chefs et ses héros
4. Verse-nous ton espérance
Et tes rêves d'avenir
Pour les siècles qui s'avancent
Du passé le souvenir
5. Verse-nous la connaissance
Qui transmet le Vrai, le Bien
Et les autres jouissances
Qui se moquent du tombeau

La chanson de la mariée (Conseils à la mariée)

note: chanson bretonne qui aurait été chantée lors du mariage d'Anne de Bretagne avec le roi de France Charles VIII en 1492; voir aussi la version d'Hugues Aufray, sur le site

Nous sommes venus vous voir
Du fond de not' village
Pour souhaiter ce soir
Un heureux mariage
A monsieur votre époux
Aussi bien comme à vous.
Vous n'irez plus au bal
Madame la mariée
Danser sous le fanal
Dans les jeux d'assemblée
Vous gard'rez la maison
Tandis que nous irons.
Avez-vous écouté
Ce que vous dit le prêtre?
A dire la vérité
Et comme il vous faut être:
Fidèle à votre époux
Et l'aimer comme vous.
Quand on dit son époux
On dit souvent "son maître"
Ils ne sont pas si doux
Comme ils ont promis d'être:
Il faut leur conseiller
De mieux se rappeler.
Si vous avez, bretons
Des bœufs dans vos herbages
Des brebis, des moutons
Des oisillons sauvages
Songez, soir et matin
Qu'à leur tour ils ont faim.
Recevez ce bouquet
Que nous venons vous tendre:
Il est fait de genêts
Pour vous faire comprendre
Que tous les vains honneurs
Passent comme des fleurs.
[Variante du dernier couplet]
Recevez ce gâteau
Que ma main vous présente.
Il est fait de façon
A vous faire comprendre
Qu'il faut pour se nourrir
Travailler et souffrir.