Seulement, comme cette fois il n’avait pas affaire à un homme de qualité, ses questions prirent la tournure d’un véritable interrogatoire.
Jean Dulong répondit, sans se départir du respect qu’un homme de sa condition devait à un officier du roi:
– J’ai assisté à une partie de la scène qui s’est déroulée place du château… mais on vous a mal renseigné, monsieur l’officier, le jeune gentilhomme dont vous me parlez a pris la route de Paris… Vous lui tournez le dos… et comme il était bien monté, il doit avoir maintenant une belle avance.
Sans dire un mot de remerciement à ce personnage d’aussi mince importance, l’officier, furieux, fit volte face et s’élança à fond de train sur la route de Paris, à la poursuite de ce fugitif qui, décidément, n’était pas le premier venu puisqu’il venait, après s’être évadé la veille même braver le roi en assommant à moitié un de ses gentilhommes devant la grille même du château, et s’évanouissait, disparaissait sans laisser de traces, une fois ce bel exploit accompli.